Rapport d’enquête sur le carambolage le 1/02/2006 sur l’A25 à Méteren

Le mercredi 1er février 2006 un carambolage sur l’autoroute A 25 entre Dunkerque et Lille a fait deux morts et cinq blessés hospitalisés. L’événement s’est produit dans un contexte de brouillard généralisé sur tout le département du Nord ; la météo a enregistré une visibilité de 50 m à l’aérodrome de Lille-Lesquin, la section de l’autoroute A 25 comprise entre les vallées de la Lys et celle de l’Yser a été, elle, couverte par un brouillard particulièrement dense. La visibilité selon divers témoignages a pu y descendre à 25 m et même localement à moins.

Sur cette autoroute il y a bouchon tous les matins à l’arrivée sur Lille. La série des accidents graves a commencé à 09 h 03 coupant la circulation dans le sens Dunkerque vers Lille. Le dernier accident est répertorié à 11 h 30, à peu près à l’heure où tous les accès à l’autoroute sont coupés dans les deux sens.

Les conducteurs sont des habitués de cette autoroute, ils roulaient beaucoup trop vite eu égard à la présence de brouillard, les poids lourds à 90 km/h et les véhicules légers bien souvent au dessus de 110 km/h, vitesse maximale autorisée sur cette autoroute. La moitié des 24 accidents recensés sont le fait de VL percutant par l’arrière un PL* ayant ralenti ou même à l’arrêt.

Les carambolages de ce type sont classiques. Sur ce tronçon de A 25, le précédent, beaucoup moins spectaculaire, s’était produit le 17 avril 2002 et fit un blessé grave. Sur le Département du Nord le dernier carambolage d’importance comparable remonte à 1999 et s’était produit sur l’autoroute A 2 près de Valenciennes. Au niveau national la fréquence des carambolages tend à diminuer, les statistiques des cinq dernières années recensent 9 carambolages par an, c’est à dire 9 accidents impliquant au moins quatre véhicules. Avec 26 poids lourds impliqués et 69 VL endommagés, le carambolage du 1er février compte parmi les « gros » .

La vitesse excessive des conducteurs est la cause principale de ces accidents. L’installation de radars fixes entre Dunkerque et Lille contribuerait à mieux faire respecter la vitesse autorisée aux VL.

La DDE du Nord ne dispose pas actuellement, sur l’autoroute A25 elle-même, de panneaux à messages variables ni de radio dédiée. Le seul moyen qu’elle aurait théoriquement pu mettre en œuvre est le positionnement en queue de bouchon de véhicules dotés de signalisation lumineuse. Le 1er février toutes les équipes avaient été mobilisées par le service hivernal, par de précédents accidents, ou bloqués dans les encombrements. Ce rapport émet deux recommandations relatives à l’alerte à donner aux usagers : L’une relative à l’autoroute A 25 recommande à la DDE du Nord de mettre en place une « queue de bouchon » tous les matins à l’arrivée de A 25 sur Lille. L’autre relative aux autoroutes mieux dotées en équipements, notamment les autoroutes concédées, recommande à la DSCR d’analyser les expériences menées depuis quelques années déjà par la SANEF et la SAPN qui allument les feux à éclats sur les postes d’appel d’urgence pour prévenir les conducteurs de la présence proche d’un obstacle sur chaussée, et d’en tirer les conclusions utiles.

Le meilleur moyen de prévention est l’allumage par les conducteurs eux même d’un éclairage arrière dès lors qu’ils décèlent la présence d’un bouchon devant eux. A cet égard la lecture des déclarations des conducteurs impliqués ne mentionne jamais l’allumage des feux de brouillard arrière alors que ceux-ci sont obligatoires sur les véhicules mis en service depuis 1990 et que la majorité du parc automobile en est donc équipé. En revanche certains conducteurs, ceux qui avaient pris cette précaution quand ils étaient arrêtés sur un bouchon, ont déclaré avoir allumé leur feux de détresse (warnings). Ce rapport recommande qu’en cas de brouillard les panneaux à messages variables et les radios (dédiées ou non) rappellent aux conducteurs l’usage possible des feux de détresse (warnings).

Les accidents ont été signalés aux services de secours par l’appel d’usagers à l’aide du numéro 112 de leur téléphone portable. Les postes d’appel d’urgence n’ont pour ainsi dire pas été utilisés. Il en est résulté des difficultés pour les services de secours par suite de localisations parfois imprécises. Deux recommandations sont faites à ce sujet.

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