Rapport d’enquête technique sur la collision et le déraillement d’un train de fret survenus le 11/02/2024 à Metz-Sablon (57)

L’événement s’est produit sur la ligne classique 192 000 à la traversée de Metz (Moselle). La ligne est électrifiée en 25 kV alternatif, exploitée en double voie. La signalisation est implantée à droite. Le système de cantonnement est réalisé en block automatique lumineux. Le nœud ferroviaire intéressé relève de trois postes d’aiguillages.
Le 11 février 2024 à Metz-Sablon, le train de marchandises de l’entreprise ferroviaire (EF) Fret SNCF n° 41 665 a rattrapé puis percuté la queue du train Fret SNCF n° 48 231 à l’arrêt sur une voie principale.
Le train percuté est composé de 37 wagons, dont les sept derniers sont vides et de type plat. Il assure la mission Woippy – Dillingen. Il est arrêté sur la voie 1R.
Le train percutant est composé de 21 wagons dont certains transportent des matières dangereuses. Il assure la mission Metz-Sablon-Bâle. À 5 h 54, le train a quitté le faisceau (immédiatement voisin) de réception de Montigny dont la sortie est commandée par un signal de groupe présentant à l’ouverture un feu blanc. L’autorisation de mise en mouvement se fait au moyen d’un Signal Lumineux D’autorisation de mouvement (SLD). Un second feu blanc est rencontré avant d’accéder à la voie principale. L’observation de la « Marche à Vue » est imposée par la signalisation.
La collision a lieu à 27 km/h. Les sept wagons de queue du train percuté sont déraillés et engagent le gabarit des voies encadrantes. Leur relevage requerra plusieurs jours et l’intervention d’une grue Kirow. Les dégâts aux installations de traction électrique et de la voie sont significatifs.
Les deux conducteurs ne sont pas blessés mais sont choqués.

L’enquête s’est orientée vers les causes et facteurs ayant conduit au non-respect de la « Marche à Vue » (MV). La confusion d’objectif et l’état de fatigue du conducteur ont contribué à la création de la situation dangereuse.

Les facteurs contributifs identifiés sont :

  • « programmation des conducteurs » impersonnelle et incomplète permettant le non‑respect du délai minimal requis pour monter sur un engin moteur ;
  • « non recours au droit d’appel à la réserve » lorsque le conducteur estime qu’il n’a pas toutes ses capacités physiques, psychiques et physiologiques ;
  • « signalisation peu adaptée à un point d’engagement de trains de fret sur les voies principales » ;
  • « interprétation de la signalisation », recherche d’un signal qui ne lui était pas destiné.

Les recommandations portent sur l’ensemble de ces points afin de réduire le risque d’occurrence et la gravité d’un tel événement sur le réseau ferré national.

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