Rapport d’enquête sur un carambolage le 12/02/2015 sur l’A1 à Roberval

Le soir du vendredi 13 février 2015 vers 19h30, jour de départ en vacances, un accident impliquant trois ensembles routiers (tracteur avec semi-remorque attelée) et deux autocars se produit sur l’autoroute A1 dans le sens Lille vers Paris sur le viaduc de Roberval (Oise).
L’accident provoque le déclenchement d’un important incendie et la coupure de l’autoroute A1 dans les deux sens de circulation.
Avant que l’incendie ne détruise dans sa totalité un des autocars impliqués, son conducteur réussit à faire évacuer l’ensemble de ses passagers (dont un nombre important d’enfants).

La cause directe de cet accident est la manœuvre inappropriée du conducteur d’un ensemble routier qui, à l’approche de l’obstacle constitué par un premier ensemble routier immobilisé en grande partie sur la voie de droite de l’autoroute, a déboîté vers la gauche heurtant un autocar qui était en train de le dépasser sur la voie du milieu, puis est allé percuter l’ensemble routier immobilisé.
Un sur-accident a été provoqué par un troisième ensemble routier qui a heurté un deuxième autocar circulant sur la voie du milieu, puis l’ensemble routier ayant provoqué le premier accident. La cause directe de ce sur-accident est le non-respect, par le conducteur de ce troisième ensemble routier, de la distance de sécurité avec l’ensemble routier ayant provoqué le premier accident.

Plusieurs facteurs ont contribué à la survenance de cet accident :

  • l’immobilisation d’un ensemble routier sur une zone de l’autoroute dépourvue de BAU ;
  • le délai mis par son conducteur pour prévenir le PCE de la SANEF qui a réduit la possibilité de mettre en place à temps un dispositif de protection et une signalisation appropriés ;
  • le classement de l’événement comme « sans gêne à la circulation », par suite de difficulté de localisation par l’opératrice du PCE de la SANEF, qui n’a pas déclenché l’envoi d’un patrouilleur et la mise en place des dispositifs de protection et de signalisation appropriés à la situation réelle ;
  • la non mise en œuvre des mesures d’information et de protection.

En conséquence, le BEA-TT émet les recommandations suivantes :

Recommandation R1 (SANEF, ASFA, DGITM/DIT) :
Adapter les consignes à destination des opérateurs des PCE concernant la conduite à tenir en cas d’événements sur et à proximité de zones où la bande d’arrêt d’urgence est réduite ou absente, telles que le viaduc de Roberval.
Les pannes de véhicules sur et à proximité de ces zones devraient être systématiquement considérées et classées comme des événements présentant une gêne à la circulation.

Recommandation R2 (SANEF, ASFA, DGITM/DIT) :
Adapter et appliquer les procédures d’intervention relatives à ce classement de manière à assurer dans les meilleurs délais possibles l’information et la protection des autres usagers.
Adapter et modifier en cohérence le logiciel de gestion automatique des événements lorsqu’il existe.

Recommandation R3 (DSCR) :
Étudier la possibilité de réviser l’article R412-12 du Code de la Route pour tenir compte du cas particulier où, lorsque deux véhicules se suivent, le premier est un véhicule ou un ensemble de véhicules dont le poids total autorisé en charge dépasse 3,5 tonnes ou dont la longueur dépasse 7 mètres.
Cette adaptation pourrait consister à l’introduction d’une nouvelle distance de sécurité minimale à respecter, spécifique à ce cas particulier.

En outre, le contrôle du respect de cet article devrait être régulièrement effectué à l’initiative des préfets et des forces de l’ordre.
Par ailleurs, le BEA-TT invite la SANEF, l’ASFA et la DGITM/DIT (pour les autoroutes de liaison non concédées) à entreprendre ou poursuivre des campagnes de sensibilisation des usagers de l’autoroute (par exemple via des affichages sur panneaux, des flyers distribués aux péages…) sur les comportements à adopter en cas de difficulté.
Il devrait être rappelé aux usagers la nécessité de s’arrêter aux refuges prévus à cet effet ou à défaut sur la BAU et, après s’être mis en sécurité, d’appeler les secours dès que possible, de préférence depuis un PAU, permettant ainsi une localisation précise par l’exploitant et une intervention rapide.
Le BEA-TT invite également la SANEF, l’ASFA et la DGITM/DIT à prendre des mesures adaptées pour répondre aux problèmes de compréhension (du fait de la langue) des appels d’urgence reçus par les opérateurs des PCE.

Partager la page

Sur le même sujet