Rapport d’enquête sur l’électrocution d’une personne le 17/04/2004 en gare de triage de Saint-Nazaire

Le samedi 17 avril 2004, à 11h42, un adolescent âgé de 16 ans a été victime d’une électrocution après être monté sur un wagon stationné dans la gare de triage de Saint-Nazaire sous une caténaire alimentée en 25 000 volts.
La victime, restée sur le toit du wagon à proximité immédiate de la caténaire, n’a été secourue qu’à 13h28 ; transportée à l’hôpital de Saint-Nazaire puis celui de Nantes, elle est décédée en fin d’après-midi.

L’accident dramatique survenu à Saint-Nazaire résulte, comme plus de la moitié des électrocutions impliquant des caténaires ferroviaires, d’une pratique hélas croissante : l’intrusion dans les zones de service ferroviaires de jeunes qui escaladent les wagons et voitures, sans avoir conscience de la gravité des risques liés à la présence de caténaires en tension.

La prévention à mettre en œuvre par la SNCF autour d’un site tel que le triage de Saint-Nazaire devrait consister :
- à compléter l’effort déjà réalisé pour la clôture extérieure du site par une matérialisation claire des limites de l’espace ouvert au public sur la halte de Penhoët contigüe au triage ;
- à poursuivre l’important effort de sensibilisation engagé auprès de la population scolaire, en mettant l’accent sur les risques liés aux intrusions pour les lycéens ;
- à rechercher au niveau national et au niveau européen une meilleure signalisation du risque électrique sur les échelles d’accès aux toits des wagons.

Par ailleurs, cet accident a revêtu un caractère particulièrement tragique voire insoutenable par la durée pendant laquelle la victime est restée sans secours sur le toit du wagon.
Cette situation résulte notamment de l’incertitude où se sont trouvées les équipes de secours sur l’appréciation des risques électriques subsistant après la coupure d’urgence, par réalimentation ou par induction. Un tel cas d’intervention sur le toit d’un wagon, juste sous la caténaire, ne semble pas s’être déjà produit. Les textes et consignes de la SNCF ne lèvent pas explicitement la crainte de voir subsister des tensions résiduelles dangereuses (alors que ce n’est pas le cas) et ne concordent pas totalement sur les précautions indispensables à prendre.

Le rapport recommande :
- qu’un document précisant les risques et les conditions d’intervention des secours dans un tel cas soit établi conjointement entre la SNCF et la Sécurité Civile, et diffusé à tous les services concernés afin de mettre à jour les consignes locales et d’ajuster la réglementation ;
- que soit renforcée la pratique des contacts réguliers entre les pompiers (CODIS) et les directions régionales de la SNCF, pour actualiser la connaissance partagée des risques locaux et des scénarios d’intervention.

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