Rapport d’enquête sur le heurt d’un engin de travaux par un train de voyageurs le 4/07/2012 à Lachapelle-Auzac

Le 4 juillet 2012 à 8h43, le train de voyageurs Intercités n° 3620 de la SNCF heurte un engin de travaux sur caténaires, de type LOR’AXE, au PK 528,495 de la voie 2 de la ligne de Paris-Austerlitz à Toulouse, soit 8,5 kilomètres après la gare de Souillac en direction de Brive-la-Gaillarde. Cet engin traversait la voie 2 pour rejoindre un chantier de maintenance des caténaires sur la voie 1 fermée à la circulation des trains.
Pour protéger cette opération, le chef de chantier avait mis en place juste en amont un signal d’arrêt à main et un dispositif de shuntage sans recourir à un procédé d’assurance chantier prévu par les consignes opérationnelles de la SNCF.
N’ayant rencontré aucun signal d’avertissement, le conducteur du train Intercités n° 3620 circulait sur la voie 2 à la vitesse de 110 km/h lorsqu’il a aperçu 200 mètres devant lui un signal lui ordonnant de marcher à vue et, un peu plus loin, le chantier. Il a immédiatement effectué un freinage d’urgence, actionné le sifflet et déclenché le signal d’alerte radio et le signal d’alerte lumineux. Le train a heurté à la vitesse de 30 km/h le LOR‘AXE qui s’est encastré sous la locomotive. Celle-ci n’a pas déraillé. Il n’y a pas eu de blessé, hormis un agent du chantier qui s’est fait une entorse du genou.

La cause directe de l’accident est la décision du chef de chantier de faire traverser la voie 2 par le LOR’AXE sans s’être assuré de l’absence de train sur cette voie qui ne serait pas en mesure de s’arrêter avant l’obstacle constitué par l’engin.

Quatre facteurs ont joué un rôle déterminant dans cette situation :
- l’absence de mise en œuvre, sans raison impérieuse, d’un procédé d’assurance chantier qui aurait notamment assuré que le LOR’AXE traversait la voie considérée à un moment où aucun train n’arrivait sur le chantier ;
- l’engagement du LOR’AXE sur la voie concernée sans attendre, après la mise en place du dispositif de shuntage, le délai requis par les consignes opérationnelles précitées pour garantir que tout train sera en mesure de s’arrêter avant le signal d’arrêt à main ;
- la mauvaise qualité de la communication téléphonique entre le chef de chantier et l’agent-circulation de la gare de Souillac concernant les circulations ferroviaires sur la voie 2, qui a conduit le chef de chantier à considérer à tort qu’il n’y avait plus de train en direction de sa zone de chantier ;
- le manque de maîtrise et l’impréparation de la traversée des voies par le LOR’AXE qui était notamment effectuée sans mise en place des cales prévues pour franchir les rails.

Cette analyse conduit le BEA-TT à émettre trois recommandations portant sur :
- l’utilisation du procédé de garantie-équipement destiné à assurer la protection des travaux sur les voies ferrées lorsqu’ils sont incompatibles avec la circulation des trains ;
- l’application des mesures de bouclage et de protection relevant des agents chargés des travaux sur les voies ferrées ;
- l’enregistrement des communications en lien avec l’exploitation effectuées avec les agents-circulation par le biais de leurs téléphones de service.

Par ailleurs, le BEA-TT invite la SNCF à mener un retour d’expérience sur l’utilisation des nouveaux engins de maintenance des caténaires de type LOR’AXE ainsi que sur les conditions de formation de leurs conducteurs.

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