Rapport d’enquête sur un carambolage le 2/08/2010 sur l’A9 à Lespignan

Le lundi 2 août 2010 vers 23h30, un ensemble routier constitué d’un tracteur et d’une semi-remorque circule sur la voie de droite de l’autoroute A9, dans le sens Montpellier – Narbonne, à une vitesse de 90 km/h. Au PR 171, sur le territoire de la commune de Lespignan (34), cet ensemble routier se déporte brusquement sur sa gauche, traverse le terre-plein central en brisant la glissière de sécurité métallique, se couche sur le flanc gauche et glisse jusqu’à son immobilisation, la remorque obstruant alors la voie de gauche et la voie médiane de la chaussée du sens de circulation opposé.
Quatre voitures particulières circulant toutes sur la voie médiane de l’autoroute A9 dans le sens Narbonne – Montpellier, à une vitesse qui peut être estimée à 120 km/h, arrivent sur le site peu de temps après l’immobilisation de l’ensemble routier. Trois d’entre elles heurtent frontalement l’arrière de la semi-remorque, puis s’immobilisent en aval sur l’autoroute.
L’accident a provoqué le décès de quatre personnes et occasionné à deux autres des blessures nécessitant une hospitalisation. Elles étaient toutes occupantes de deux des quatre voitures impliquées.

La cause première de l’accident est l’éclatement du pneumatique équipant la roue avant gauche du tracteur de l’ensemble routier, qui a provoqué son changement de direction brutal et impossible à maîtriser. Le heurt de la semi-remorque par des véhicules arrivant au même moment à vitesse normale sur la voie médiane de la chaussée du sens de circulation opposé devenait alors inévitable, toute tentative d’en atténuer les effets de la part des conducteurs concernés s’avérant pratiquement impossible.
La cause de l’éclatement du pneumatique n’a pas pu être déterminée. Il a été noté qu’il était d’une marque différente de celle du pneumatique monté sur l’autre roue du même essieu, contrevenant ainsi à l’arrêté du 24 octobre 1994 relatif aux pneumatiques, et d’un type normalement réservé aux remorques. Toutefois, aucun élément objectif ne permet d’établir un lien entre ces conditions de montage et l’éclatement.

La circulation des voitures accidentées, sans raison particulière, sur la voie médiane de la chaussée autoroutière qu’elles empruntaient, a par ailleurs contribué à cet accident.

Au regard des circonstances de cet accident, le BEA-TT, sans formuler de recommandations formelles, rappelle d’une part, la nécessité de respecter la réglementation relative aux conditions d’emploi et de montage des pneumatiques et d’autre part, tout l’intérêt d’une communication régulière et soutenue sur l’obligation de circuler, sauf raisons légitimes, sur la voie de droite des chaussées des autoroutes et des routes à chaussées séparées.

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