Rapport d’enquête sur le déraillement en ligne d’un bogie d’un TER le 26/06/2013 à Lyon

Le 26 juin 2013 à 13h42, le train express régional (TER) n° 17929, constitué d’une automotrice bi-caisse de type Z2, provenant de Lyon-Part-Dieu et se dirigeant vers Chambéry, déraille d’un bogie alors qu’il circule à environ 50 km/h dans le secteur du poste 15 de Lyon-Guillotière.
Ressentant des mouvements anormaux, le conducteur de ce train en provoque immédiatement l’arrêt.
Le véhicule déraillé est resté en ligne et n’est pas sorti du gabarit de sa voie.
Aucun blessé n’est à déplorer.

Ce déraillement est dû à une cause directe unique : la rupture de l’axe de l’essieu 5-6 de la remorque de l’automotrice concernée qui s’est produite à proximité de la portée de calage de l’un de ses disques de frein.

Cette rupture est la conséquence d’une fissuration de fatigue qui s’est développée à partir d’une piqûre de corrosion et qui n’a pas pu être détectée lors des examens mécaniques de la rame considérée effectués en centre de maintenance.
Cette situation résulte d’une insuffisante qualité des opérations d’entretien auxquelles l’essieu concerné, de type 984, avait été soumis. D’une part, la peinture hydrodiluable qui a été appliquée sur son axe en 2006 par l’atelier de Courbessac n’a pas tenu permettant qu’une corrosion chimique s’y installe. D’autre part, lors de sa révision en 2012 par l’établissement de Montigny, la criticité de cette corrosion a été mal appréciée et les travaux effectués pour l’éliminer n’ont pas été réalisés correctement.
Par ailleurs, les ambiguïtés que comportaient les prescriptions relatives à l’élimination des défauts des essieux qui étaient en vigueur à l’époque au sein de la SNCF, ont pu jouer un rôle dans ces défaillances.

L’analyse des causes de ce déraillement conduit le BEA-TT à adresser à la SNCF trois recommandations portant respectivement sur :
- la maîtrise du processus de peinturage des essieux ;
- la clarification des prescriptions concernant l’élimination des défauts des essieux ;
- l’apurement de la vérification, après dépose, des essieux de type 984 révisés en 2012 par l’établissement de Montigny.

Partager la page

Sur le même sujet