Rapport d’enquête sur le déraillement d’un TER suite à la chute de rochers sur la voie le 22/05/2012 à Mercuès

Le 22 mai 2012, à 15h10, à la hauteur de la commune de Mercuès dans le Lot, le Train Express Régional n° 871644 circulant en direction de Brive-la-Gaillarde, sur la voie 2 de la ligne ferroviaire de Paris-Austerlitz à Toulouse, heurte à la vitesse de 88 km/h un amas rocheux obstruant les voies.
La locomotive déraille et poursuit sa course sur environ 300 mètres, maintenue sur la plateforme ferroviaire qui surplombe, à cet endroit, une route départementale et le Lot, par le rail de sécurité équipant la voie concernée. Aucune victime n’est à déplorer.

La cause directe de l’accident est l’effondrement, sur une longueur de 12,50 mètres, d’une partie du mur de parement de la tranchée rocheuse surplombant la ligne ferroviaire au sud du tunnel de Mercuès.
Cet effondrement a été provoqué par le glissement des masses rocheuses auxquelles le mur en pierres maçonnées en cause est adossé.

Trois facteurs ont contribué à cet accident :
- les procédures de surveillance des ouvrages ferroviaires qui, en séparant trop nettement le suivi des ouvrages d’art de celui des ouvrages en terre, n’ont permis, ni de poser un diagnostic complet de l’état de la tranchée rocheuse revêtue concernée, ni d’anticiper l’évolution et les conséquences des désordres qui y avaient été constatés ;
- l’insuffisante prise en compte des risques de glissement de terrain pesant sur le secteur géographique considéré, qui étaient pourtant clairement identifiés dans les documents d’information sur les risques majeurs établis par les pouvoirs publics ;
- l’absence de dispositifs simples d’alerte en temps réel des circulations ferroviaires pouvant être rapidement mis en œuvre, dans l’attente de mesures pérennes, en cas notamment de risques d’éboulement et de chutes de pierres présentant un danger.

Cette analyse conduit le BEA-TT à adresser à la Société Nationale des Chemins de fer Français (SNCF) et à Réseau Ferré de France (RFF), trois recommandations portant respectivement sur :
- l’organisation et les méthodes de surveillance des ouvrages mixtes, tels que les tranchées rocheuses revêtues ;
- la prise en compte des risques naturels dans la surveillance des ouvrages ;
- les conditions d’alerte en temps réel des circulations ferroviaires en cas de désordres dangereux affectant les ouvrages.

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