Rapport d’enquête sur le renversement d’un autocar le 17/03/2012 à Quimper

Le 17 mars 2012 vers 14h30, à Quimper dans le Finistère (29), un autocar qui venait de quitter la voie express reliant Brest à Lorient, se renverse sur le flanc gauche à l’extrémité de la bretelle de sortie aboutissant au rond-point de Gourvily, glisse sur environ 40 mètres et heurte la voiture qui le précédait. Projetée contre l’arrière d’un troisième véhicule, cette voiture termine sa course sur l’îlot central du rond-point.
Cet accident a occasionné des blessures à 28 personnes. Trois d’entre elles, passagères de l’autocar, ont été gravement atteintes.

La cause directe de l’accident est la vitesse excessive de l’autocar dans la bretelle concernée, qui a conduit à son renversement à la sortie du virage qu’elle comporte un peu en amont du rond-point de Gourvily.
Cet excès de vitesse est la conséquence de manœuvres inappropriées du conducteur de cet autocar qui n’a pas pu le ralentir à l’aide des commandes manuelles du régulateur de vitesse et du ralentisseur hydraulique et qui les a manipulées pendant quelque 18 secondes avant d’appuyer sur la pédale actionnant le frein principal à air comprimé qui a alors fonctionné normalement.

Les raisons pour lesquelles l’autocar concerné n’a pas pu être ralenti avec les commandes manuelles précitées n’ont pas pu être déterminées avec certitude. La plus probable est que son conducteur a été perturbé par une manipulation malencontreuse et involontaire qui a maintenu ou réenclenché le régulateur de vitesse. Un défaut électronique fugitif ayant affecté le fonctionnement de ce régulateur ou du ralentisseur hydraulique ne peut cependant pas être totalement écarté même si aucune anomalie n’a été enregistrée en ce domaine par l’ordinateur de bord de l’autocar et par les calculateurs correspondants.

Trois facteurs ont joué un rôle dans cette situation :
- des pratiques de conduite qui privilégiant, pour ralentir, l’utilisation des commandes manuelles du régulateur de vitesse et du ralentisseur à celle de la pédale de frein, ne favorisent pas des réactions rapides en situation d’urgence ;
- l’ergonomie de ces commandes manuelles qui sont regroupées sur une même manette multifonction dont l’actionnement présente des risques de confusion entre des fonctions de sécurité et des fonctions d’aide à la conduite ;
- une formation insuffisante des conducteurs de véhicules de transport de voyageurs aux conditions d’utilisation, en toute sécurité, des aides à la conduite, notamment lors des stages de formation professionnelle obligatoire.

En outre, le très probable désarrimage au cours de l’accident de l’un des ensembles de sièges doubles équipant l’autocar a pu contribuer à la gravité des blessures subies par l’un des passagers qui y était installé.

Au vu de ces éléments, le BEA-TT formule trois recommandations qui portent :
- pour les deux premières, sur l’ergonomie des commandes manuelles des ralentisseurs et des régulateurs de vitesse ;
- pour la troisième, sur les conditions d’arrimage des sièges des passagers aux structures de l’autocar.

Par ailleurs, sans formuler de recommandation formelle, le BEA-TT souhaite que la direction générale des infrastructures, des transports et de la mer invite les organismes de formation professionnelle initiale et continue des conducteurs du transport routier de marchandises et de voyageurs à intégrer à leurs programmes de formation, notamment obligatoire, une sensibilisation de ces conducteurs aux bonnes pratiques de conduite des véhicules équipés de ralentisseurs et de régulateurs / limiteurs de vitesse au regard des impératifs de sécurité.

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