Rapport d’enquête sur le heurt d’un pont par le FOEHN le 26/08/2004 sur la Seine

Le 26 août 2004, un convoi montant constitué de l’automoteur « Fœhn » poussant la barge « Davy », transportant des conteneurs chargés au Havre et à destination du port de Nogent-sur-Seine a heurté le tablier métallique du pont de Beaulieu, commune du Mériot, dans l’Aube, en déplaçant ce tablier d’environ 25 cm. Le pont a été rendu indisponible et n’est toujours pas en service. Une déviation a dû être établie pour desservir le hameau de Beaulieu, qui n’était accessible que par ce pont. Le même convoi avait auparavant heurté le pont de Villiers, y causant des dégâts limités.

Le 8 septembre 2004, il a été décidé de confier au BEATT une enquête sur cet accident. Il est apparu que le tirant d’air du convoi dépassait la hauteur maximum autorisée sur ce tronçon et que le marinier en était conscient. L’enquête a en outre montré que le dépassement par rapport à la hauteur libre sous les ponts était très faible. Des précautions peu contraignantes auraient permis d’éviter l’accident. Il semble en outre probable que c’est la déformation du conteneur qui avait heurté le pont de Villiers, déformation ayant entraîné une augmentation du tirant d’air du convoi, qui est responsable de l’accident du pont de Beaulieu.
Cet accident met en évidence la fragilité des ponts exposés aux chocs d’unités de navigation intérieure et l’importance pour tous les intéressés : armateurs, bateliers, gestionnaire d’infrastructure, de bien respecter les règles concernant les tirants d’air. Les risques de dépassement des hauteurs maximums sont aggravés par le développement du trafic de conteneurs et par l’apparition de conteneurs plus hauts : les hi-cubes.

Le rapport recommande que le gestionnaire d’infrastructure (Voies navigables de France - VNF) étudie avec les armateurs les précautions à prendre pour garantir que les convois ne dépassent pas les hauteurs autorisées, qu’il améliore sa connaissance des caractéristiques des ponts et qu’il formalise les procédures relatives aux demandes de dérogation de tirants d’air. Il recommande en outre à l’administration responsable de la navigation intérieure (Direction générale de la mer et des transports, DGMT) d’engager une étude sur la formulation des règles concernant les hauteurs des convois admis à naviguer dans les différents tronçons de voies navigables.

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