Rapport d’enquête sur l’échouement du CARINA le 19/01/2008 sur la Saône

Le 19 janvier 2008, le navire fluvio-maritime CARINA remontant la Saône, chargé de 1 450 tonnes de sel, se dirige vers Mâcon où il doit décharger sa cargaison.
Vers 18h00, le pilote fluvial qui conduit le navire, en perd le contrôle lors du franchissement du pont aval de Trévoux, au PK 30,500. La proue du navire s’échoue sur la berge en rive gauche tandis que l’arrière s’appuie sur la balise radar implantée en amont du pont.

Cet échouement ne fait aucune victime et n’engendre pas de pollution. Il ne cause, en outre, que des dégâts matériels très limités.
En revanche, le navire obstruant partiellement la passe navigable, la navigation est interrompue le 20 janvier 2008 à partir de 0h30 pour les bateaux avalants, puis à partir de 13h30 pour les convois montants. Elle est rétablie ce même jour, à 17h30, après que le CARINA a été déséchoué.

Cet accident est très vraisemblablement la conséquence d’une disjonction momentanée de l’alimentation électrique des moteurs de barre du navire, suite à une surcharge de l’appareil à gouverner provoquée par un angle de barre excessif compte tenu des modifications qui avaient été apportées au safran de ce gouvernail.
Il ne peut toutefois pas être exclu que ce système de gouverne ait connu une panne fugitive qui ne se produisait qu’épisodiquement.

Deux facteurs ont également pu contribuer à l’échouement :
- la connaissance incomplète que le pilote avait du comportement du navire ;
- la difficulté pour les services en charge du contrôle par l’État du port d’inspecter un navire fluvio-maritime en eaux intérieures, qui ne leur a pas permis de déceler les causes des avaries de barre qui avaient déjà affecté le CARINA avant l’accident considéré.

En conclusion, le BEA-TT considère que la concrétisation des préconisations formulées par la mission conjointe que le conseil général de l’environnement et du développement durable et l’inspection générale des affaires maritimes ont conduite sur la sécurité de la navigation des navires fluvio-maritimes sur le Rhône et la Saône, permettra sans conteste de réduire le risque d’accidents similaires.
Il invite donc la direction générale des infrastructures, des transports et de la mer à poursuivre la mise en œuvre des recommandations émises par cette mission.

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